De la politique de l'immigration légale, et celle moins sympa

Bonjour à vous, avertissement aux âmes sensibles, il subsiste quelques traces d’engagement dans cet article, allergiques au militantisme, contentez-vous des jolies photos !

Les Etats-Unis sont une nation pleine de paradoxes, à commencer par leur patriotisme et leur attachement à leur terre alors que les peuples qui précédaient les blancs sont parqués dans des réserves (que nous n’avons ni ne voulons pas « visiter »).

Un des autres paradoxes est leur rapport à l’immigration actuelle. Pour les plus fidèles de nos lecteurs, vous avez déjà vécu nos aventures à la frontière, nous avons rencontré de nombreux autres cas de figures. A San Francisco, nous avons rencontrés deux ingénieurs, l’un indien l’autre japonais qui logeaient là en attendant de trouver un appartement. Pour eux, pas de problèmes pour rentrer sur le territoire, ils avaient beaucoup à amener à la Nation Américaine. Notre hôte de San Francisco, ingénieur également, est arrivé il y a dix ans de Turquie. En France nous importons du pétrole, la Californie fait de même avec les ingénieurs.

Lors de notre passage à Point Reyes, nous avons rencontré un couple de Français expatriés de Berkeley, lui a trouvé du travail à la fin de sa thèse comme chercheur à l’Université, le visa n’était qu’un détail. Pour qu’elle puisse le rejoindre, ils se sont mariés. Et là, détail amusant, pour qu’elle obtienne un visa de travail, afin d’en chercher, il a fallu qu’ils prouvent qu’elle n’avait pas besoin de ce travail qu’elle n’avait pas encore pour vivre (vous suivez ?). Les USA semblent vouloir dire : ne comptez sur nous en rien, en revanche, si vous pouvez nous apportez, soyez les bienvenus !

L’autre immigration, celle du mur de la honte et des passeurs, est moins reluisante. Pour le moment nous n’avons pas rencontré de gens directement concernés, mais nous sommes passées dans certains quartiers où les habitants parlent plus espagnol qu’anglais. De nombreux graffs témoignent de la colère face à l’étiquette d’illégaux qu’on leur colle. Nombre de peintures rappellent que le peuple blanc américains est immigré lui aussi, et parle de la question de légitimité.

Cette légitimité est aussi abordée dans le graff de la photo 1 : des quartiers entiers de San Francisco sont transformés en accueil de touristes et de « cerveaux » et on vire les anciens habitants qui font tâche. (Le graff représente les exclusions illégales, faites sous pression, reportées par une association de droit des locataires). De quoi se poser la question des fondements des politiques ANRU menées en France ces dernières années (le volet renouvellement urbain de la Politique de la Ville, pour les intimes les destructions des barres et des tours dans les cités).

Enfin bref, pas de réfugiés syriens par ici, sauf peut-être des familles d’ingénieurs ou de chercheurs !

Nous nous retrouvons prochainement pour un sujet plus léger, et plus positif, la Californie et ses espaces naturels, un article qui parlera des bêbêtes qu’on a croisé, sans mettre un pied au zoo !

Photo 1: C'est dit dans l'article, il faut lire!

Photo 2: "Immitation is the whitest form of flaterry", l'imitation est la plus blanche des formes de flatterie, en lien avec l'appropriation culturelle (Clair, si tu passes par là). Dans les lettres apparaissent plusieurs personages qui font réfèrence au slogan, on a reconnu Elvis qui était connu pour chanter "like a black" et qui a éclipsé le succés de nombreux chanteurs de couleur. si vous reconnaissez les autres, on est preneuses!

Photo 3: La liberté des peuples à disposer d'eux mêmes, avec dans la même galère les palestiniens, les mexicains, les indiens ...

Photo 4: Petit quizz, celui qui reconnait le plus de gens gagne une carte postale rédigée par vos fidèles serviteuses

Photo 5: Parce que l'ironie fait bien les choses, juste à côté de cette rue militante une limousine, car le quartier devient tendance...